C'est en substance la rumeur qui se propage sur les réseaux sociaux suite à une autorisation tout à fait réelle de la commission Européenne de commercialiser des aliments transformés pouvant contenir jusqu'à 4% de tenebrio molitor (ver de farine). Il n'y a aucune obligation ni objectif en terme de production.
Quel impact dans notre pratique quotidienne ?
C'est en substance la rumeur qui se propage sur les réseaux sociaux suite à une autorisation tout à fait réelle de la commission Européenne de commercialiser des aliments transformés pouvant contenir jusqu'à 4% de tenebrio molitor (ver de farine). Il n'y a aucune obligation ni objectif en terme de production.
Bref retour en arrière :
En 2013, à l'occasion du Food Allergy and Anaphylaxis Network Madame Denise-Anne Monneret-Vautrin s'inquiétait déjà de la commercialisation de ce même tenebrio en alimentation animale du fait de réactions croisées possibles avec des allergènes d'acariens et de crustacés. Dès 2014, une étude confirmait la réactivité croisée in vivo de Der p 10 avec tenebrio molitor.
Depuis, à notre connaissance deux cas ont été décrits par le réseau d'allergo-vigilance.
En 2015, l'EFSA (European Food Safety agency) lançait une étude les risques de cette consommation d'insectes dont les résultats ont été publiés en 2019. La conclusion en était que les risques infectieux ou nutritifs étaient très faibles et que seul le risque allergique ne pouvait être correctement évalué aujourd'hui ce qui obligeait à l'étiquetage de la présence d'insectes dans la composition.
En 2017, une revue systématique de la littérature conclut au rôle important des panallergènes de type tropomyosine et arginine kinase dans ces réactions. Ces allergènes ne sont pas thermolabiles.
En 2018, une étude portant sur l'allergie alimentaire aux insectes validait un risque allergique supérieur chez les allergiques aux acariens et aux crustacés.
Et alors qu'en est-il aujourd'hui ? Que va changer cette introduction alimentaire pour les Européens ?
La commission européenne propose une page (en anglais) de questions réponses sur le sujet, où ils rappellent qu'effectivement le risque de réaction allergique alimentaire ne peut pas être exclu si bien que la mention de leur présence dans un aliment donne lieu à un affichage obligatoire sur l'étiquette. Le regroupement des industriels producteurs d’insectes a émis un guide spécifique pour ses adhérents afin de gérer au-mieux ce risque d’allergie dont ils sont conscients.
Les aliments concernés sont les produits à base de pain, gâteaux, produits à base de pomme de terre, fromage et produits à base de fromage ou encore purée de légumes
Ce qu'il faut rappeler :
- L'allergénicité est réelle et si deux cas sont décrits aujourd’hui par le RAV alors que la consommation est quasi inexistante il est probable que des cas plus nombreux vont survenir si cette présence augmente.
- Les populations à risque sont les allergiques aux acariens et aux crustacés qu'il convient de prévenir de l'existence de ce risque
- Cet ajout devrait bien être mentionné sur les produits transformés industriels concernés.
- En revanche, la présence de larve d’insecte n’étant pas dans la liste des ADO, la vente en vrac ne nécessite pas un étiquetage sur le sachet
Si la décision de la commission s'impose à tous les Européens, elle oblige désormais les allergologues à une vigilance accrue lors des accidents anaphylactiques avec des aliments transformés. Les allergologues seront aidés par l'étiquetage qui est obligatoire.